Publié le 4 octobre 2024 |
0Les échos #27-2024
De haies et d’eau, de castor en virus en folie, ce sont les échos de Sesame du vendredi 4 octobre 2024.
Visuel : © archives Yann Kerveno
Nos paysages sont aujourd’hui bousculés par le changement climatique et il n’échappe à personne que cela génère de grandes tensions au sein de notre société, tensions que l’État, les États, peinent à réguler tant les approches sont opposées entre le camp de ceux qui souhaitent que soit figé le paysage actuel, voire qu’on tente de revenir en arrière, et ceux qui prêchent de continuer d’aller de l’avant. Deux dossiers emblématiques illustrent parfaitement cette tension ces dernières semaines, les cours d’eau et les haies. Dans un papier fort intéressant, Léo Magnin se penche sur l’histoire de la haie et des rôles qu’elle a assumés dans le paysage. À la fois marque de propriété et système de production agricole, elle a été élaborée et développée pour des raisons économiques, avant, fait-il remarquer, d’être devenue gênante pour les mêmes raisons. C’est peut-être parce qu’on a oublié les services qu’elles rendaient qu’elles ont ainsi fait les frais de la rationalisation des espaces par les remembrements. Jusqu’à devenir aujourd’hui objet de conflits intenses quant à savoir quand et comment les tailler et que l’État s’en mêle en encourageant la création de nouvelles haies. Pour les cours d’eau, il en va de leur définition et donc de leur statut dans la loi.
Un papier publié dans Environmental Science & technology pourrait rouvrir les (nombreux) débats et empoignades sur le sujet, entre fossés considérés comme des ruisseaux ou ruisseaux considérés comme des fossés, par exemple. Avec à la clé l’apposition de lois et règlements différents. Les trois chercheurs français proposent une approche différente de la cartographie, plus globalisante et prenant mieux en compte les « têtes de bassin » insuffisamment considérées selon les résultats de leurs recherches. Pour aboutir à une meilleure protection des cours d’eau.
Quittons les ambiances de crêpage de chignon, enfin presque, mais restons dans le milieu aquatique. Dans un fil récent, nous nous sommes penchés sur le castor, sa réintroduction, et voilà de quoi amener de l’eau au moulin des grincheux. En Allemagne, les chasseurs ont été contraints d’abattre 25 castors dont les terriers menaçaient la solidité des digues encadrant le cours de l’Oder. Avec le risque de voir l’eau des récentes inondations en Pologne envahir les zones habitées en Allemagne. Réintroduits dans les années soixante, les castors seraient aujourd’hui 40 000 sur le territoire allemand…Traversons l’Atlantique pour nous intéresser au chiffre seize. Seize, c’est en effet aujourd’hui le nombre de cas humains de H5N1 enregistrés sur le territoire des États-Unis avec les deux nouveaux, et premiers cas, détectés en Californie. Toutes les personnes contaminées présentent des symptômes légers et sont des travailleurs agricoles en contact avec des vaches laitières ou des volailles. À l’exception d’un cas, mystérieux, dans le Missouri, qui n’aurait pas eu de contact de près ou de loin avec le monde animal. En Australie c’est le ToBRFV, un virus affectant la tomate, qui cause des dégâts. Il n’est pas là question de santé humaine mais d’emplois. 200 saisonniers viennent d’être congédiés de chez Perfection Fresh, un des plus importants producteurs de tomates du pays où trois cas ont été détectés.